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Pour un aficionado de compétitions historiques, les 10000 Tours du Castellet représentent chaque année un rendez-vous incontournable.
2018 n'a pas dérogé à la règle car il y avait encore du 'lourd' en action sur le plateau Provençal : 8 plateaux, 11 courses, 298 bolides et plus de 400 pilotes, qui ont permis de feuilleter de belles pages d'Histoire, des années 50 aux années 90.
Nouveauté cette année, le plateau des Endurance Legends, des 'historiques récentes' qui se produisaient en démonstration, comme la Peugeot 908, la Maserati MC12 ou la Ferrari 333SP.
Saluons une fois de plus l'accessibilité du paddock par le public. Coté points à améliorer, on peut déplorer les tribunes F1 fermées, les spectateurs étant cantonnés au Grand Prix Hall et sur les portions de buttes épargnées par les tribunes F1.
En avant pour une sélection photo, forcement subjective, de cette 9ième édition des 10000 tours !
tout seigneur, tout honneur... Non pas une, mais deux Peugeot 905 !
On ne présente plus l'arme fatale du début des années 90 en sport prototypes, créée par André de Cortanze pour l'équipe Peugeot Talbot Sport.
Les deux exemplaires présents à cette édition des 10000 Tours sont en configuration 'Evo 1Bis' : aileron avant réglable, aileron arrière biplan, tunnels le long du cockpit pour alimenter deux radiateurs latéraux.
Autant d'améliorations pour prendre une longueur d'avance sur les rivales Jaguar, Mazda, Toyota et Mercedes, ce qui sera fait avec succès en 1992 et 1993.
La #2 (châssis EV16) est la lauréate de la 3ième place des 24h du Mans 1992 (Alliot / Baldi / Jabouille), et a remporté les courses de Donington et Magny Cours. Accidentée aux essais des 24h 1993, elle ne prendra pas part à la course.
Quant à la #4 (châssis EV14), elle a été engagée en 1991, et a donc souffert des problèmes de fiabilité inhérents à toute nouvelle voiture de course.
Ses premiers résultats sont des abandons à Suzuka, Monza, Le Mans, et une 6ième place à Silverstone. Dotée fin 1991 du setup '1Bis', elle finit 2ième à Magny Cours et à Mexico;
dès 1992, son rôle se réduit à celui de voiture de rechange.
e palmarès de cette Gebhardt est aussi pauvre, que celui des 2 monstres précédents est auréolé de succès !
Née en 1991 avec un moteur Audi 5 cylindres, elle dispute quelques courses aux Etats Unis et dans le championnat Intersérie, avec à la clé des prestations anonymes.
En 1992, on lui octroie une motorisation plus ambitieuse (V8 Cosworth), mais les résultats s'avèrent tout aussi décevants. A Monza, elle est non classée, de même qu'à Silverstone. Elle est engagée également au Nürburgring en Interserie, où elle se classe 10e. La C91 deviendra G4 en 1998, en version spyder (!), et ne sera pas retenue pour les 24h du Mans.
Aujourd'hui fiabilisée, soignée dans les moindres détails, elle réintègre sous sa mythique livrée Momo le chantant V8 Cosworth.
Et il faut bien avouer que ses prestations n'ont plus rien de commun avec ses débuts médiocres : elle joue maintenant aux avant-postes du GroupC, rivalisant avec les Mercedes, Porsche 962 et autres Nissan... Une revanche tardive pour ce magnifique proto tout en carbone, à l'aérodynamique soignée !
estons au rayon Momo, voici un détail de la Ferrari 333 SP (châssis 019) qui est sans conteste le plus prestigieux exemplaire de la barquette italienne.
En effet, ce n'est rien d'autre que celui qui a remporté les 24h de Daytona ET les 12h de Sebring en 1998 !!!
Je l'avais déjà surprise en essais privés (Mars 2018), mais cette fois je ne l'ai malheureusement pas vue rouler (je suppose qu'elle a pris la piste le Jeudi uniquement).
eureusement, une autre 333 (le chassis 034, qui n'a jamais couru) a pris le relais pour distiller la symphonie de son V12...
ncore une Ferrari jaune, la 512 M (châssis 1002) qui est une version S convertie en M en 1971. Ses principaux résultats, sous les couleurs de l'écurie espagnole Escuderia Montjuich, sont une 2ième place aux 1000 km de Paris 1970, puis au Tour de France Auto 1971.
oici d'autres représentantes siglées du célèbre Cavallino Rampante. Mon choix s'est porté sur un spécimen un peu particulier;
la Ferrari 250 GT Drogo (châssis 1717GT) est née 250 GT Pininfarina, puis à la suite d'un accident elle est recarrossée par Piero Drogo en 1965, dans l'esprit '250 GTO' : longue proue et arrière tronqué.
Le résultat n'est pas dépourvu d'élégance...
uisqu'aux 10000 Tours les merveilles vont souvent par deux, une autre 250 GT Drogo était présente (châssis 2391GT) !
'un cheval cabré à l'autre, voici un aperçu de l'armada Porsche...
Deux monstrueuses Porsche 917/010 étaient présentes. Tout d'abord le châssis 001, la voiture de test de l'usine Porsche en 1971. Equipée de nombreuses carosseries (5 au total), elle
fut utilisée intensivement en soufflerie et sur la piste d'essais de Weissach, tant en version 5.0 litres atmo que 4.5 litres turbo.
Elle fut vendue à Willie Kauhsen en 1972, qui l'équipa de la mécanique turbocompressée. S'ensuivirent une série de places d'honneur en Intersérie.
En 1974, Emerson Fittipaldi en prit le volant aux 300km du Nürburgring, pour se familiariser avec le circuit en vue du Grand Prix d'Allemagne de F1.
uant à sa soeur 002, elle débuta sa carrière en 1971 en Can-Am dans cette livrée STP, aux mains de Jo Siffert, avec, entre autres, 3 podiums à Watkins Glen, Mid-Ohio et Road America.
Rachetée en 1972 par Willie Kauhsen (encore lui !), elle continua à jouer les premiers rôles en Europe (victoire à Imola, en Intersérie).
n avant pour un florilège de Porsche présentes à ce meeting !
962-141 a été engagée entre autres à Daytona et à Sebring, et a été l'outil de travail de (entre autres également) Derek Bell / Henri Pescarolo...
a nouvelle et turbulente série des Porsche 911 2.l est une belle réussite de l'organisateur, Peter Auto (32 voitures engagées)...
Passages à la limite (ou au delà), freinages au panneau 'trop tard' et batailles acharnées garanties !
es grandes classiques Porsche, qui sont autant d'habituées des meetings historiques.
a livrée 'Maldives' de cette 996 RSR du Mans 2004 est absolument magnifique !
etour au Groupe C avec une 962 Kremer, #CK6-06/02, qui présente la particularité d'avoir été décorée en 1990 par l'artiste Allemand Peter Klasen. C'est la seule 962 à perpétuer la tradition des 'art cars'.
Utilisée après Le Mans 1990 (qu'elle finit 16ième) comme voiture de réserve, elle reprit du service dans la Sarthe en 1993, sous d'autres couleurs.
Elle a été récemment reconditionnée en livrée 'Klasen', et même de nouveau signée par l'artiste...
n 1990, Nissan se retire du Championnat du Monde Sport Prototypes, et s'oriente vers le All Japanese Championship.
Lola livre ce châssis R90C-07 à Nissan qui l'engage en 1991, avec de bons résultats à la clé (7 podiums en 1991-1992, mais pas de victoire)
et une 8ième place aux 24h de Daytona 1992. On trouve parmi ses pilotes des 'pointures' comme Heinz-Harald Frentzen, Mauro Martini ou Volker Weidler.
ola, suite. La firme de Huntingdon n'est pas uniquement une 'sous-traitante' reconnue, comme avec la Nissan Groupe C ci-dessus, mais bien sûr une marque à part entière à qui l'on doit de purs joyaux, comme ces deux T70.
Le coupé jaune est SL76/148. Conduite par Ronnie Peterson en deux occasions, la voiture a été gravement accidentée en période mais reconstruite sur la base d'un nouveau châssis fourni par Lola au cours de la saison 1969.
Quant au spyder (SL71/49) il s'agirait d'une 'continuation' car les numéros de série des Spyder s'arrêtent officiellement à SL71/48... A vérifier.
t que dire de cette T600 de 1981 à la carrosserie... Extrème ? Son historique, et mon intérêt personnel commandent qu'on s'y attarde...
Cette T600 aux roues arrières carénées exploite en effet de façon maximale l'effet de sol engendré par les tunnels le long de sa coque.
C'est un prototype créé avec l'aide de l'aérodynamicien Max Sardou, à l'origine pour s'inscrire dans la nouvelle catégorie GTP du championnat américain IMSA.
Il réussit l'exploit de faire chuter les Porsche, qui y régnaient en maître depuis 1977.
Conforme à la fois aux normes IMSA GTP et Groupe C, la Lola T600 a couru des deux cotés de l'Atlantique.
Ce châssis HU3 est propulsé par un Cosworth DFV V8, et a fini 3ième de sa classe au Mans. Il a également remporté les 1000 Kilometres de Brands Hatch, aux mains de Guy Edwards / Emilio de Villota.
Quelques décennies plus tard, cette machine au design fantastique a eu moins de réussite au Castellet, sa prestation ayant eté écourtée le Samedi (casse du moyeu de sa jante arrière gauche), ce qui a mis un terme à sa participation aux 10000 Tours...
l y avait de bien belles Françaises au Castellet !
Dans sa livrée BP, cette Ligier JS3 signe une superbe 2ième place lors des 3h du Mans en Avril 1971. La JS3 est ensuite victorieuse à Montlhéry.
Mais lors des 24h, aux mains de Depailler / Ligier, après 18h de course, alors qu'elle pointe au 5ième rang, elle est en proie à des ennuis de boîte de vitesse. Le temps nécessaire à la réparation ne lui permettra pas d'être classée.
a Rondeau M382 est l'arme de l'équipe officielle Rondeau lors du Championnat du Monde 1982.
C'est un prototype 'hybride' entre la M482, très raffinée sur le plan aérodynamique mais dont la gestation accusait du retard début 1982, et l'éprouvée M379.
De cette dernière, elle reprend le châssis, et de la M482 la suspension arrière. L'empattement et le porte-à-faux arrière sont augmentés, afin de favoriser la pénétration dans l'air, au moyen d'une carrosserie 'longue queue'.
1982 sera une année plus que satisfaisante pour Rondeau, qui n'échouera dans sa quête du titre mondial qu'à cause d'une manoeuvre de l'usine Porsche, qui obtiendra de la FIA d'inscrire les points d'une Porsche privée à son crédit !
La M382 est également la première Rondeau vendue à des clients, dont certains, c'est également une première pour la petite officine Sarthoise, courent aux Etats Unis.
La suite de l'épopée Rondeau ne sera qu'un lent déclin, faute de moyens permettant de mettre au point la complexe M482, jusqu'à l'accident fatal de Jean Rondeau en 1985.
Le châssis vu au Castellet est M382-004, crédité d'une superbe victoire aux 1000km de Monza (Pescarolo / Francia), d'un abandon au Mans et d'une 5ième place à Spa.
'est la fin du meeting, on remballe...
vec pour certains leur lot d'infortunes - et de frais à prévoir - ...
...
bientôt pour de nouvelles aventures !
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