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ello,
2019 marquait le dixième anniversaire des Dix Mille Tours Peter Auto, un événement devenu majeur dans la galaxie des courses historiques, en pleine expansion.
Cette année, pas moins de 350 voitures historiques avaient fait le déplacement, un record : il y avait même des listes d'attente dans certaines séries !
Le temps n'a pas vraiment facilité l'activité des photographes, peu ou pas de lumière et même un épais brouillard le Samedi matin, qui a entraîné la fin prématurée d'une séance en GroupC.
Voici quelques photos personnelles qui rendent compte des épreuves auxquelles j'ai pu assister sur le plateau Varois, les 18, 19 et 20 Octobre.
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es superlatifs manquent pour qualifier le contingent de Jaguar Group C, en traditionnelles livrées 'Silk Cut'.
Parmi elles, la XJR9 châssis J12-C-188, 3ième aux 24 Heures de Daytona 1988 (Cheever / Watson / Dumfries) :
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ette XJR14 de 1991 basée sur un châssis de rechange (X91), n'est pas moins désirable. Confiée aux mains expertes d'Eric Helary (vainqueur au Mans en 1993), c'est un véritable 'avion de chasse' et la sonorité de son Ford Cosworth HB V8 à 75º rebadgé Jaguar est à l'unisson !
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uant à la XJR12 (J12-C-891) qui la précède dans l'arbre généalogique Jaguar, elle a pris la 4ième place au Mans en 1991 (Nielsen / Wallace / Warwick).
L'année suivante, sous les couleurs Bud Light, elle a participé aux 24h de Daytona ainsi qu'aux 12h de Sebring, où elle a pris la 2ième place.
Aujourd'hui, elle arbore toujours la fameuse livrée violette du Mans, et son V12 de 7 litres rugit comme aux plus beaux jours !
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our être tout à fait complet sur les 'Big Cats', à signaler la présence de la XJR 11 châssis 189, V6 3.5 litres double turbo, qui a très peu tourné au Castellet.
Il s'agit de l'exemplaire qui partit de la pole position à Brands Hatch 1989, terminant 5ième (Lammers / Tambay), son meilleur résultat de la saison. En 1990, sa seule apparition est Suzuka (abandon, problème de pompe à huile). Dès lors, elle servira de voiture de réserve à l'équipe Jaguar.
O
n ne présente plus l'arme fatale du début des années 90 en sport prototypes, créée par André de Cortanze pour l'équipe Peugeot Talbot Sport.
Ce châssis EV16 est en configuration 'Evo 1Bis' : aileron avant réglable, aileron arrière biplan, tunnels le long du cockpit pour alimenter deux radiateurs latéraux. Autant d'améliorations pour prendre une longueur d'avance sur les rivales Jaguar, Mazda, Toyota et Mercedes, ce qui sera fait avec succès en 1992 et 1993.
EV16 est la lauréate de la 3ième place des 24h du Mans 1992 (Alliot / Baldi / Jabouille), et a remporté les courses de Donington et Magny Cours. Accidentée aux essais des 24h 1993, elle ne prendra pas part à la course.
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ne autre Star des 10000 Tours est la Porsche 917, avec 3 exemplaires présents ce weekend au Castellet !
La plus 'controversée' est celle-ci, annoncée comme une reconstruction sur la base des 'restes' de 917-005, la tristement célèbre accidentée du premier tour au Mans 1969.... En dehors de la plaque de châssis (?), qu'y a t'il d'authentique sur cette 917 ?
Sa résurrection, sous les couleurs d'origine du John Woolfe Racing, a eu lieu au Mans Classic cette année, et s'est soldée par un gros crash (décidément) ! Sans doute pour conjurer le mauvais sort, elle arborait une autre livrée au Castellet, celle de la non-partante de 1969 au Mans.
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oici 917-008, issue de la même portée que ses 25 consœurs d'homologation en 1969.
Après un 2ième temps aux essais du Mans 1969, elle a caracolé en tête pendant 18 heures, avant d'abandonner sur ennuis de boîte de vitesse (Elford / Attwood).
Elle a ensuite servi de 'cobaye' pour corriger l'aérodynamique perfectible de la 917, et est donc la première 917K de l'Histoire !
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omme 917-008, 917-025 est née en version longue.
Son meilleur résultat en course est une 3ième place à Montlhéry en 1970 sous la bannière Suisse du Zitro Racing. 18ième sur la grille des 24 Heures du Mans 1971 (Martin / Pillon), elle remonte à la 9ième place au petit matin avant de renoncer sur ennuis de boîte de vitesses.
Elle finira sa carrière au... Brésil en 1972, rachetée par Emerson Fittipaldi et engagée en course pour son frère Wilson (victoire à Interlagos). Elle restera d'ailleurs dans la famille Fittipaldi jusqu'en 1982.
L
a Porsche 910 châssis 005 était une voiture usine aux 12 Heures de Sebring 1967 (Patrick / Mitter), avec une brillante 3ième place et une victoire de classe à la clé. A Spa, le duo Mitter-Koch finit 7ième, puis elle est utilisée comme voiture de réserve au Nürburgring.
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eu !
Cette Porsche 934 (châssis 930 670 0168) aux couleurs mythiques Jägermeister, est titulaire d'une victoire de catégorie (Group4) aux 1000km du Nürburgring 1976, aux mains de Helmut Kelleners. Elle a effectué une longue carrière, ponctuée par une 9ième place au général aux 24 Heures de Daytona 1982.
T
oys for big boys... Tout est dit. La Porsche 935 K3 (châssis 009 00016), comme une mutation boursouflée et féroce de l'immortelle 911 !
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e Porsche à Ferrari... Transition facile, tant les trajectoires des deux marques au cheval cabré (!) sont étroitement liées.
512S-1004 est l'une des cinq Ferrari 512S engagées officiellement aux 24 heures de Daytona 1970, mais sa course prend fin prématurément sur accident, avec Ickx au volant.
Après réparation à l'usine, ses faits de gloire sont une 3ième place aux 1000km de Monza ainsi qu'à la Targa Florio.
Parmi les 26 châssis homologués, l'histoire de celui-ci est singulière.
L'usine Ferrari s'en sépare à la fin des années '70... Inexplicablement sous le label #1024 !
Au cours des années 80, la véritable #1024 refait surface. Pour éviter le doublon, Ferrari renomme alors la fausse #1024 en #1012, mais, lors d'une certification, les experts découvrent sur ce châssis les traces incontestables de la réparation de Daytona 1970 !
Mea culpa de Ferrari, qui publie : 'The car we had sold to Swaters as 1024 was in reality 1004. Apparently we made a mistake'.
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t la palme de la plus belle symphonie mécanique est attribuée à... La Ferrari 333 SP (châssis 034) : comme la plupart des dernières 333 produites, celle-ci n'a jamais été alignée en compétition.
Qu'importe, ses pilotes actuels en Endurance Legends (Narac / Lecourt) se régalent des montées en régime de son fabuleux V12 4.0 litres 60 soupapes, qui dépassent allègrement les 10000 Tours/min !
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a arrive vite et ça freine fort au bout de la ligne droite des stands...
Justement, cette 512 BB LM châssis 35525 bénéficiait de certaines améliorations, comme les freins de... Porsche 935 (tiens tiens...) et les jantes BBS spécifiques de 17 pouces à l'avant, et de 19 pouces à l'arrière.
Elle fut engagée au Mans en 1981 par l'écurie Rennod pour le trio Belge Dieudonne / Xhenceval / Libert. L'Italienne aux couleurs 'European University' verra le drapeau à damiers, 9ième au général et 3ième de la classe IMSA GTX.
U
ne autre BB LM, le châssis 26683 du NART (North American Racing Team)
Elle a participé aux 24 Heures de Daytona 1979 et 80, et aux 24 Heures du Mans 1979 (abandon dans ces 3 courses).
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K, c'est une copie sur base de 250 GTE, mais elle est bien belle quand même !
P
our rester dans les tons gris 'raccord' avec le ciel, une autre Ferrari du 'Greatest Trophy' (250 GT Berlinetta).
FERRARI 250 GT Berlinetta 1962
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inquante nuances de gris.
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ue sur les entrailles d'une Ford GT40, à travers la grille de capot.
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eux moyens de locomotion, où quand la base et le sommet de la pyramide se rejoignent...
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hilippe Gache faisait montre de son talent à bord d'une Lola T292.
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a Lola T600 a une silhouette si particulière, dictée par l'aérodynamique... Ce prototype aux roues arrières carénées exploite de façon maximale l'effet de sol engendré par des tunnels profilés en ailes d'avion inversées, le long de sa coque.
La T600 est initialement inscrite dans la nouvelle catégorie GTP du championnat américain IMSA. Elle réussit l'exploit de faire chuter les Porsche, qui y régnaient en maître depuis 1977.
Conforme à la fois aux règlements IMSA GTP et Groupe C, elle a couru des deux cotés de l'Atlantique.
Ce châssis (HU2) a été engagé aux 24 Heures du Mans 1981, équipé d'un moteur Porsche 3 Litres turbo. Livré et terminé à la hâte juste avant l'épreuve, il ne s'est pas qualifié malgré le talent de Brian Redman et de Bobby Rahal.
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uelle fantastique auto que la Saleen S7R (châssis 029R) du team ACEMCO. Troisième du championnat Américain ALMS en 2004 (Brabham / Mowlem / Borcheller), elle débarque en Europe en FIA GT... 5 ans après.
Cette GT1 peut paraître 'rustique' avec son V8 Ford 7.0 litres au son rauque, mais sa loooooonnnnngue carrosserie est d'une grande beauté !
C
'est une BMW M1 Procar (châssis #4301076) qui ne passe pas inaperçue...
La série monotype Procar se produisait en lever de rideau des grands prix de F1 européens, en 1979 et 1980. Elle mettait aux prises des pilotes de F1 sélectionnés en fonction de leurs performances en monoplace, et des pilotes issus d'autres championnats internationaux (endurance, tourisme).
Les deux lauréats seront Niki Lauda en 1979 et Nelson Piquet en 1980.
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e l'avoue, je me suis régalé à cet endroit (virage du Camp), d'autant plus qu'un timide rayon de soleil avait daigné faire son apparition !
CHRYSLER Viper GTS/R 1999
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u Bleu de (cigarettes de) France...
Ce châssis Ligier JS 2 #2538 73 03 est auréolé de gloire : vainqueur du Tour Auto en 1974, motorisé par un V6 Maserati, puis 2ième des 24 Heures du Mans l'année suivante, avec le V8 Cosworth !
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t du 'bleu Gulf', accompagné de son éternel comparse orange !
La Mirage GR7/704 est une conversion du châssis M6/604 qui a commencé sa carrière en 1973; aux 24 Heures du Mans, elle est pilotée par Mike Hailwood, John Watson et Vern Schuppan. Elle croise à une prometteuse 3ième position... Quand Schuppan en perd le contrôle.
En 1974, après réparation et conversion, Bell et Hailwood la mènent à la 2ième place des 1000km de Spa, et à la 4ième place au Mans malgré des ennuis d'électronique et de suspension.
Magnifiquement préservée et préparée, elle se trouve aujourd'hui dans la très exclusive collection ROFGO de Roald Goethe, le président de Gulf Oil Europe. Celui-ci la pilote régulièrement en courses historiques, épaulé par Stuart Hall (4ième aux 24 Heures du Mans 2007) que l'on voit ici sur la grille de départ du Castellet.
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a sublime Lola T92 est malheureusement exploitée à 50% de ses possibilités... Un panachage avec un pilote pro serait judicieux, pour montrer toutes les capacités de la bête.
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e l'Historique de plus en plus récente s'aligne en Endurance Legends ! La livrée 'art car' de cette Aston Martin Vantage de l'écurie JMW est la lauréate d'un concours de design sur Internet organisé par Dunlop, à l'occasion des 24 Heures du Mans 2010.
Tim Sugden, Rob Bell et Bryce Miller seront malheureusement contraints à l'abandon. Ce châssis 006 est l'une des 10 Vantage GT2 officielles, construites par Prodrive.
ASTON MARTIN Vantage GT2 2010
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a Panoz Esperante GTR1 ne manque pas d'originalité, avec son immense capot abritant un gros V8 6.0L d'origine Ford.
Surnommée la 'Batmobile', cette GT1 conçue par Reynard bénéficiait d'une belle cote d'amour auprès du public ! L’exemplaire blanc (châssis 003) a entre autres disputé les 24 Heures du Mans en 1997 et 2004, sous les couleurs de David Price Racing et de Larbre Compétition (abandons).
PANOZ Esperante GTR1 1997
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es Porsche comme s'il en pleuvait, et des surprenantes comme cette 356 carrossée par Zagato !
PORSCHE 356 A Zagato Speedster 1958
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ans le peloton des 911 2.0 litres (35 partants !), on s'étripe joyeusement dans un grand festival de glissades.
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ette 962, version modifiée par Kremer, est le châssis carbone Thomson CK6-08/03, qui a couru 3 fois les 24h du Mans en 1991, 1992, 1993, prenant respectivement les 9ième, 7ième et 12ième places.
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a Porsche 962 (962-155) du Obermaier Racing arbore toujours, comme en 1993, le logo et le dessin du circuit des 24 Heures du Mans.
Cette livrée a d'ailleurs été à l'origine d'un 'bras de fer' entre le team et l'ACO, qui refusait initialement à Obermaier le droit de concourir sous ses couleurs, malgré une honorable 9ième place aux essais.
Curieusement (quand on connait l'inflexibilité de l'ACO), l'organisateur finissait par céder, et cette 962 franchissait la ligne d'arrivée en 7ième position, avec le titre très officieux de première Porsche.
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ncore une Porsche 962C, le châssis 962-170 du team Japonais Trust Racing, qui est l'un des derniers livrés par l'usine Porsche. Elle n'a jamais été alignée en course !
L
e tiercé dans l'ordre, en course 2 du Group C.
A
très bientôt pour de nouvelles aventures !